Parcours

La vie d’un.e auteur(trice) intéresse sans doute moins le/la lecteur(trice) que la lecture de ses livres, et c’est heureux. Mais certains, une fois le livre refermé, peuvent être curieux de mieux connaître celui/celle qui leur a proposé une intrigue et a essayé de les dérouter vers des chemins de traverse avant de les accompagner vers son dénouement.

Avant d’investir le champ de la littérature policière, Didier Paris a développé sa carrière en tant que professeur des Universités en aménagement-urbanisme. Après l’agrégation de Géographie, il rejoint l’université de Lille en 1983 en tant qu’assistant après un bref passage dans l’enseignement secondaire à Grenoble puis Wattrelos, dans le Nord, et devient maître de conférences après son doctorat.

Après son habilitation à diriger des recherches, il est nommé professeur des universités à Arras (Université d’Artois, 1993). Pendant deux ans, il y dirige le département de géographie et le nouveau laboratoire de recherche qu’il crée alors dans la toute nouvelle université.

Il revient ensuite à Lille (1995) sur un poste en aménagement et urbanisme afin d’y développer les formations professionnelles (création, en 1996, du DESS d’urbanisme « Ville et Projets » devenu ensuite parcours du Master créé en 2002). Il est à l’origine de la création de l’Institut d’Aménagement et Urbanisme de Lille (I.A.U.L., 2001) en tant que département de l’Unité de Formation et de Recherche de Géographie & Aménagement (devenu depuis 2021 l’I.A.U.G.L., composante de la Faculté des Sciences économiques, sociales et des territoires -FaSEST- au sein de l’Université de Lille).

Outre le développement des formations en urbanisme, il a exercé les fonctions de directeur d’U.F.R. (1998-2001), directeur de l’I.A.U.L. (jusque 2007) et de directeur (jusque 2012) du laboratoire T.V.E.S., Territoires, Villes, Environnement et Société, qu’il crée au sien de l’université de Lille en 2006 et élargit à celle du Littoral Côte-Opale en 2010.

Au niveau national et international, il a été secrétaire de la commission de Géographie urbaine du Comité national de Géographie (1998 à 2005) ; membre élu du Conseil National des Universités en 24ème section (Aménagement-Urbanisme) de 2008 à 2015 ; représentant français au Conseil des représentants de l’AESOP (Association of European School of Planning) de 2005 à 2009.

Il a notamment été Vice-Président (2007-2008), puis Président de l’APERAU-internationale (2008-2012), Association pour la Promotion de l’Enseignement et de la Recherche en Aménagement et Urbanisme (internationale francophone) qui rassemble les instituts d’urbanisme de la francophonie (Québec, Europe, Afrique, Moyen-Orient) et en conséquence membre du steering comitee du GPEAN(Global Planning Education Association Network) pour l’organisation du congrès mondial de Rio (2016). Il a été membre du Conseil Scientifique de l’Agence Universitaire de la Francophonie, l’A.U.F. (2013 à 2016). Acteur de la création de la Revue Internationale d’Urbanisme (RIUrba.) en 2015, il a été membre de son directoire jusque 2022.

Cet intérêt professionnel pour les questions urbaines explique aujourd’hui la présence de la ville (des villes) en trame de fond de ses intrigues policières, afin de créer des ambiances urbaines dans lesquelles plonge le lecteur, donnant un caractère cinématographique à ses romans.

Principales thématiques de recherche…

De la seconde moitié des années 1980 au début des années 1990, il a d’abord développé des recherches en géographie économique sur l’artisanat de production (sujet de la thèse en 1985), s’intéressant au tissu des PME, à la création d’entreprise etc. dans le contexte de la mutation économique des régions industrielles en crise, notamment le Nord-Pas-de-Calais.

Dans les années 1990 et la première moitié des années 2000, ses travaux de recherches ont évolué vers la géographie régionale et l’aménagement du territoire, toujours en lien avec les anciennes régions industrielles, aboutissant notamment à l’ouvrage « La mutation inachevée: mutation économique et changement spatial dans le Nord-Pas-de-Calais. », mémoire original de la H.D.R. en 1992. Il collabore alors avec le service étude et prospective de la Préfecture de région NPDC et est associé au co-pilotage de plusieurs études.

De 2000 à 2015, bénéficiant, à Lille, d’un terrain d’étude exceptionnel (grands projets urbains, dont Euralille ; émergence d’une gouvernance métropolitaine associant la société civile pour une stratégie internationale, capitale européenne de la culture…), le sujet métropolitain s’impose, pour en souligner aussi les limites et les problèmatiques. Plusieurs ouvrages sont publiés : Lille et sa région urbaine : la bifurcation métropolitaine co-écrit avec J.F. Stevens, mais aussi Ville en Débat co-dirigé avec N. El-Haggar, et I. Shahrour (2003) à la suite d’un cycle de conférences à l’université, Métropoles en construction. Territoires, politiques et processus métropolitain codirigé ave le politiste B. Dolez (2004), ou Action publique et projet métropolitain, avec F. Bachelet et Ph. Menerault Ph (2006), à l’issue du colloque des rencontres internationales de l’APERAU de Lille en 2005. On peut également citer la contribution à deux chapitres du livre dirigé par A.Motte chez Economica-Anthropos, Les agglomérations françaises face aux défis métropolitains (2007).

Il coanime avec Dominique Mons l’équipe lilloise de POPSU 1 (2004-2008) et POPSU 2 (2012-2015), Plate-forme d’Observation des Projets et Stratégies urbaines, deux programmes nationaux) structurés autour d’équipes locales, dont celle de Lille. Deux ouvrages sont publiés, Lille laboratoire du renouveau urbain (2009) et Lille, métropole créative ? Nouveaux liens, nouveaux lieux, nouveaux territoires (2016).

Un cadre de travail international…

Sur le plan international, après une première ouverture vers le Royaume-Uni dans les années 1990 grâce à une collaboration collaboration avec H. Green (U. Polytech.Leeds) relative aux PME et la création d’entreprise et une recherche personnelle sur les « enterprises zones », outil de redéveloppement économique importé en France sous l’appellation de « zones d’entreprises » défiscalisées, puis une seconde coopération avec P.Both(U.Sheffield) et H.Green sur la comparaison des « politiques de la ville » dans les deux pays, cette coopération franco-britannique se renforce dans les années 2000. Elle se formalise avec un groupe d’étude co-animé avec Ph. Booth (U Scheffield), M.Breuillard (CERAPS, U.Lille) et Ch. Fraser (U.Londres). Ce travail aboutit à une importante publication en 2007 chez l’éditeur Routledge : Spatial Planning Systems of Britain and France; a comparative analysis (version française chez l’Harmattan : Aménagement et urbanisme en France et Grande-Bretagne. Etude comparée).

En parallèle, à l’initiative de l’Etablissement Public Foncier du NPDC, dirigé alors par Marc Kaszynski, Didier Paris est impliqué dans une coopération avec la Pologne, relative au redéveloppement de l’après-mine, dans un cycle d’échange de bonnes pratiques en matière d’aménagement et urbanisme.

Les années 2012-2019  sont marquées par la coopération franco-brésilienne. Didier Paris est impliqué (communications et publications) dans deux programmes de recherche entre l’université de Lille et l’université fédérale du Minas-Gerais (ARCUS et Richesse en Partage) dirigés par P.Bosredon et F.Dumont. Ces travaux s’inscrivent dans le cadre de la coopération décentralisée du Nord-Pas-de-Calais relative ici au thème de la reconquête urbaine de l’après-mine. Par ailleurs, alors que se met en place un réseau d’échanges franco-brésilien, Didier Paris, au nom de l’APERAU, l’association francophone des institut d’urbanisme, est l’un des co-animateurs de ce réseau, ce qui aboutit à un cycle de conférence (Paris, Sao Paul, Lille, Salvador de Bahia). Celui de Lille en septembre 2014 abouti à la publication, en 2017, de l’ouvrage Vivre le territoire et faire la ville autrement ? Regards croisés franco-brésiliens.

De 2015 à 2023, Didier Paris intègre, avec d’autres chercheurs français dont Christophe Demazière, un réseau de coopération franco-allemande initié par l’ARL, Akademie für Raumentwicklung in der Leibniz-Gemeinschaft, l’académie allemande sur les recherches en aménagement du territoire. Un groupe d’une vingtaine de chercheurs se constitue alors autour d’une démarche comparative des politiques urbaines et d’aménagement du territoire dans les deux pays, avec pour ambition la publication d’un ouvrage en trois langues, anglais (2022), français et allemand (2023) édité par les principaux animateurs. : - Gustedt E., Grabski-Kieron U., Demazière C., Paris D. (Eds.), 2022, Cities and Metropolises in France and Germany, Hannovre, A.R.L.. Le programme se clôt avec un webinaire en mars 2023.

Il est également impliqué dans une recherche franco-belge dirigée par A. Goux (U.Lille) avec G. Grulois (U.L.B.) sur la comparaison Lille et Bruxelles en matière de retour des activités productives en ville (2020-2023) (programme « Ville productive »).du PUCA, Plan Urbain Construction Architecture)

Il est l’auteur ou le co-auteur d’environ 170 références académiques, articles, communications, ouvrages ou chapitres d’ouvrages collectif.

Zoom sur l’investissement sociétal local

Investi dans la société civile locale et régionale, notamment des années 1990 à 2020, Didier Paris a été membre (2005), puis Président du Conseil de Développement de Lille Métropole de juin 2008 à juin 2014 et membre du Forum transfrontalier (= Conseil de développement de l’Eurométropole Lille-Kortrijk-Tournai). Le Conseil de développement a pour mission d’émettre des avis sur les actions politiques de l’intercommunalité (à l’époque Lille Métropole Communauté Urbains – LMCU)

Spécialiste du sujet métropolitain, il est sollicité en 2017 par les porteurs du projet de candidature de Lille comme capitale mondiale du Design (WDC) pour 2020 pour une réflexion stratégique aboutissant à la rédaction de l’introduction du dossier de candidature et d’une note d’évaluation de l’évènement.

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