Les romans de Didier Paris sont publiés par les éditions COMPLICITES, Paris 15ème
https://www.editions-complicites.fr/pages-auteurs/didier-paris/
Les romans de Didier Paris sont publiés par les éditions COMPLICITES, Paris 15ème
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Il s’avançait dans la fraîcheur du petit matin, la capuche du sweat-shirt relevée au sortir de la voiture. Il était tôt. Il était fatigué. Quelques grenouilles coassaient encore alors que le jour n’était pas levé. Les baies vitrées de la villa Les Temps modernes étaient entrouvertes. Il put s’y introduire sans effort dans le calme de la fin de nuit. Mais il savait que pour ceux qui se trouveraient ici, elle aurait été courte. Leur stupeur serait totale.
à sa grande surprise, lorsqu’il pénétra dans la chambre, il n’y avait qu’une seule personne, une femme qu’il pensait bien reconnaître dans la pénombre, corps à demi nu abandonné à la profondeur du sommeil. Un chat noir se faufila soudain, lâchant un bref miaulement. L’homme se figea, mais la forme sur le lit resta immobile, comme ignorante de son environnement mouvant : c’était elle, il en était sûr, il reconnaissait les traits du visage.
Près d’une boîte de somnifères, il aperçut les deux manuscrits l’un à côté de l’autre sur une table basse, Mort sans suite et Vertige de la mort. C’en était trop. Une sombre colère dévasta aussitôt son esprit tel un tsunami silencieux qui ne prévient pas. Il ne put se contenir. On ne contient pas un tsunami. Sans réfléchir, il avança vers le lit, se saisit d’un coussin qui traînait sur un sofa et s’approcha à pas feutrés sur la moquette, sa capuche toujours sur la tête, alors que le corps de femme restait plongé dans une léthargie profonde.
Extrait de la nouvelle qui suit le roman
Johnny est mort
Cinq ans qu’Olivier Malart, installé à Paris, s’était spécialisé dans la rubrique nécrologie, travaillant pour plusieurs journaux qui lui prenaient ses papiers. Les morceaux de choix restaient la chasse gardée des journalistes attitrés, comme Robert Calvi, les abonnés des allées gravillonnées, les divas de l’épitaphe, les artisans de l’ex-voto. Mais lui, Olivier Malart, devait se contenter du petit gibier, avec parfois quelques belles prises. Il produisait un travail méthodique, des biographies, des éléments de vulgarisation des recherches menées par ses paroissiens, des noms et des numéros de téléphone pour d’éventuels témoignages à aller chercher dans l’urgence. Il essayait de se diversifier, malgré tout, dans le domaine qui était le sien : des chimistes, des physiciens (il avait quelques prix Nobel en stock), des biologistes, des médecins (c’est bien les médecins, les greffes, les nouvelles techniques…). Des historiens aussi, quelques philosophes.
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